Migration chez les animaux et les hommes: appartenance, prospérité et sécurité dans un monde plus que humain

Journée d’étude

Lieu : Académie tchèque des sciences, « Lower Hall » (Na Florenci 3, 110 00 Prague 1)
Dates : 10-11 septembre 2019
Organisateurs : Institut d’ethnologie et Institut de sociologie de l’Académie tchèque des sciences et CEFRES, avec le soutien du programme « Stratégie AV21 »
Langue : anglais

Voir le programme de la journée d’étude ici.
Résumé

En 2018, les autorités polonaises ont annoncé un projet visant à construire l’une des plus longues clôtures d’Europe afin de protéger la frontière orientale du pays des migrants indésirables et d’une maladie très contagieuse qu’ils étaient censés véhiculer. À première vue, le plan rappelle le projet du président Trump de créer un mur le long de la frontière mexicaine ou la clôture hongroise déjà construite aux frontières serbe et croate. Néanmoins, il existe une différence importante: la peste porcine africaine, qui fait peur aux autorités polonaises et européennes, et les migrants indésirables ne sont pas des hommes mais des sangliers de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine. Le plan polonais malgré le fait d’avoir été annulé conserve des barrières similaires telles que celles qui existent entre le Danemark et l’Allemagne, sont déjà en construction. Il semble que le «sanglier de Troie», porteur du virus redouté, contribue à la résurrection des anciennes frontières, au même titre que les réfugiés érodant l’espace Schengen. Ce récit des sangliers étrangers, de la biosécurité et des murs n’est qu’un exemple des parallèles intéressants à faire  entre les mouvements d’animaux et les hommes et la manière dont l’État s’organise pour y répondre.

Notant l’échange conceptuel qui se développe entre les études de mobilité et les études animales, l’objectif de cet atelier vise à approfondir le dialogue et à réunir des spécialistes de la migration humaine et de la migration des animaux. À l’intersection de ces deux domaines d’études, nous nous attendons à toute une série de questions intéressantes qui puissent émerger. La migration implique souvent la déstabilisation des ordres d’appartenance établis et le déclenchement de processus d’autrui et de protectionnisme. Quelles sont les synergies empiriques et analytiques potentielles entre l’étude du mouvement des personnes et celle des animaux non humains à travers les frontières géophysiques, symboliques et biopolitiques? Dans de nombreux contextes, les migrants humains sont décrits de manière dérogatoire à l’aide de métaphores animales (par exemple, les cafards), tandis que les animaux, souvent de manière tout aussi dérogatoire, sont décrits avec les qualificatifs humains (par exemple, les envahisseurs). Que devrions-nous faire de ces analogies? Peut-on encore parler d’un flux de «métaphores» entre des récits de migration humaine et animale si nous refusons de voir les deux comme appartenant à des domaines ontologiquement disparates (l’un exclusivement humain, l’autre exclusivement animal)?

Nous invitons les participants à partager des recherches empiriques et des conceptualisations de la migration dans un monde complexe ou gravitent diverses espèces. En nous concentrant sur les mouvements en cours, historiques et anticipés d’êtres humains et d’animaux, nous souhaitons explorer le sens changeant et l’utilité analytique de concepts tels que l’appartenance, la précarité, la biosécurité, la prospérité, le caractère invasif, les réfugiés climatiques, les écosystèmes, les nations, les États.

Vous pouvez télécharger les résumés des communications ici.