L’Invité Visegrad 4 : Roger Chartier, entre Varsovie et Prague

Dans le cadre du Forum Visegrad, le CEFRES est heureux d’accueillir en coopération avec l’Institut de la culture polonaise (coordinateur : Paweł Rodak), le Centre de civilisation française et d’études francophones (coordinateur : Paul Gradvohl) de l’Université de Varsovie, l’Institut de littérature tchèque de l’Académie des sciences de République tchèque (coordinateur : Michael Wögerbauer) et le Département d’histoire de la Faculté de pédagogie de l’Université Charles (coordinateur : Jiří Hnilica) l’historien Roger Chartier du 16 au 19 mai 2016 !

Voir le programme sur le calendrier du CEFRES.

chartier. PhotographRoger Chartier est historien, professeur au Collège de France titulaire de la chaire « Ecrit et cultures dans l’Europe moderne » depuis 2007, directeur d’études à l’EHESS (au Centre de recherches historiques) depuis 1984 et Annenberg Visiting Professor à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie depuis 2001.

Il est spécialiste de l’histoire du livre, de l’édition et de la lecture à l’époque moderne et ses travaux ont également porté sur l’épistémologie en histoire.

Dans ce domaine il est l’auteur de nombreuses contributions fondatrices qui ont influencé le développement d’une histoire culturelle du social en France et à l’étranger à la suite des travaux de l’Ecole des Annales et aux lendemains du « linguistic turn ». Elles sont par exemple rassemblées dans ses ouvrages (tous deux traduits dans plusieurs langues) :

  • Cultural history. Between Practices and Representations (Cambridge, Polity Press, et Ithaca, Cornell University Press, 1988 )
  • Au bord de la falaise. L’histoire entre certitudes et inquiétude (Albin Michel, 1998, 2009)

Après avoir travaillé sur l’éducation, il s’est tourné vers tous les aspects de la culture écrite – les auteurs, les lecteurs, la matérialité de l’inscription des textes, en particulier le livre imprimé – qu’il sollicite pour aborder de larges problématiques d’histoire sociale. Il appréhende ainsi les représentations sociales et les pratiques dont le texte est l’objet (stratégies des auteurs et des éditeurs, appropriations des lecteurs) et renouvelle leur appréhension au croisement entre littérature, histoire des savoirs et histoire culturelle et histoire sociale.

Il a codirigé des œuvres synthétiques de référence : l’Histoire de l’édition française avec Henri-Jean Martin (4 volumes, Ed. du Cercle de la librairie,1983-1986), les Pratiques de la lecture (Payot 1993) et une Storia della lettura nel mondo Occidentale (avec Guglielmo Cavallo, Editori Laterza, 1995).

Ses travaux propres sont devenus des ouvrages fondamentaux traduits en plusieurs langues.

  • Les origines culturelles de la Révolution française (Seuil 1990)
  • Lectures et lecteurs dans la France de l’Ancien Régime, (Le Seuil, 1987)
  • L’Ordre des livres, Lecteurs, auteurs, bibliothèques en Europe entre XIVe et XVIIIe siècle, (Alinéa, 1992)
  • Forms and Meanings. Texts, Performances, and Audiences from Codex to Computer (University of Pennsylvania Press, 1995)
  • Culture écrite et société. L’ordre des livres (XIVe-XVIIIe siècles) (Albin Michel, 1996)
  • Inscrire et effacer. Culture écrite et littérature (XIe-XVIIIe siècle) (Gallimard et Le Seuil, 2005).

Les travaux de Roger Chartier se situent au plus près des sources et ses terrains de recherches sont particulièrement vastes. Ils incluent aussi bien la littérature de colportage ou les collections destinées aux publics « populaires » sous l’Ancien Régime, que les éditions des œuvres de Shakespeare et de Cervantes, du siècle d’or espagnol ou du théâtre classique français.

Voir sur le site du Collège de France.

Dernières parutions

  • La Main de l’auteur et l’esprit de l’imprimeur : XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 2015.
  • Cardenio entre Cervantès et Shakespeare. Histoire d’une pièce perdue, Paris, Gallimard, 2011.

Et en tchèque : Na okraje útesu, Červený Kostelec, Pavel Mervart, 2010.